20 juillet -14 août 2007
De Port la Forêt à Arzal.
Michael Gerber et moi-même étions convenus de nous retrouver à Port La Forêt le 19 juillet. Nous avons eu le plaisir de voir arriver de Suisse, les Corsaire de Margaret et Fritz Baumann, Martin Rüegsegger, Peter Gass et aussi ceux de Marie-Claude et Jacques Maréchal, Nicole et Philippe Charlet à bord de Friselis, qu’ils ont construit eux-mêmes et ensuite Pierre Garin.
C’est donc une fière escadre qui s’apprête à affronter un temps incertain. Comme prévu, remorques et voitures sont mises à l’abri dans un grand hangar fermé, à St. Evarzec. Avant le départ, nous assistons à un test de redressement d’une coque de 60 pieds. Un évènement ! Le port a dégagé l’espace nécessaire en retirant provisoirement des appontements et la coque est mise en place au droit d’une énorme grue. Des plongeurs vont fixer des filins à l’ extrémité de la quille, et la grue commence à soulever. La coque s’incline autour de son axe, la quille sort de l’eau, s’élève, jusqu’au moment où, dans un jaillissement d’écume la coque se retourne, la quille en l’air.
Les assistants retirent les filins et que voit-on ? La quille s’incline peu à peu sur un bord, de plus en plus jusqu’à ce que subito, la coque reprenne sa position normale, non sans émotion car dans son élan elle se déplace vivement. Les aussières en place limitent heureusement le mouvement. Le capot de la descente s’ouvre, en sortent alors les deux équipiers casqués qui ont bien réussi de l’intérieur, la manœuvre de redressement.
21.07.07 Il fait beau mais froid. Toute l’escadre appareille à 11 h pour St. Nicolas dans l’Archipel sous un vent de NW, convenable pour nous permettre d’être au mouillage à 14 h. Trois heures pour couvrir 12 milles, c’est un bon début.
Nous béquillons cherchant l’abri de la dune à l’ouest aussi près de terre que possible, pour couper le vent pendant la nuit. La météo prévoit des turbulences. Nous nous en apercevrons bien tout seuls. La BM permet aux équipages de se réunir et de considérer, un verre à la main le programme de demain. Sur Nada, Michael Gerber navigue avec Tonia et leurs trois enfants. Ces marmousets sont admirablement entraînés, leur sens de l’équilibre est étonnant, et pas une larme. Bravo pour les parents
22.07.07 Départ à 7 h. Nous rallierons Merrien avec un vent portant. Certains équipages dont Tolane, réduisent la toile, mais Nada et Prélude, le Corsaire de Maréchal, non. Le ciel est noir mais l’humeur est joyeuse. Les Corsaire se retrouvent devant la bouée sifflante de Brigneau, repèrent les balises d’entrée de Merrien au delà desquelles la mer brise. Cà y est, nous sommes entrés et à l’abri. La flotte s’amarre de l’avant et de l’arrière aux bouées placées à cet effet, et nous soufflons.
Il y a un rassemblement de vieux gréements à Douélan et quelques barques de pêche s’y sont rendues, libérant de la place dont nous profitons. Certaine, en retard, a du mal à manœuvrer à la suite d’un problème de gouvernail et vient heurter ici et là mais les Corsaire sont épargnés. Curieusement cette même barque en rentrant, proteste que son mouillage est occupé. Aussitôt excuses et la place est libérée, mais le patron, cabochard, n’en veut plus et va s’amarrer ailleurs.
Des équipages vont à terre où l’on trouve un robinet d’eau douce, dans les toilettes d’un autre âge. J’en ai honte pour nos amis suisses. Les plus entreprenants vont à pied jusqu’à Moëlan chercher des vivres. Les visites entre bateaux sont nombreuses et multiples. Les enfants montrent leur dextérité aux avirons, transportant les adultes. Superbe ! Pendant la nuit, pluie et tempête comme prévu. Tolane étant chargé, l’eau s’accumule dans le cockpit dont la pente va vers l’avant. Il faut donc se lever et vider à l’écope de temps à autre.